Dans un contexte où la transformation digitale s’accélère à travers l’Europe, la modernisation des systèmes bancaires devient un enjeu stratégique majeur. La France, avec son écosystème bancaire mature et son cadre réglementaire exigeant, se trouve à un tournant décisif : adopter l’architecture « coreless » pour répondre aux attentes croissantes des clients et renforcer sa compétitivité sur la scène européenne.
Les banques françaises, comme beaucoup de leurs homologues européennes, sont confrontées à une double pression : d’un côté, des clients de plus en plus exigeants, habitués à des expériences personnalisées et fluides dans d’autres secteurs ; de l’autre, des systèmes hérités complexes et coûteux à maintenir. Selon des études récentes, près de la moitié des banques mondiales placent la modernisation de leur cœur de système comme priorité numéro un. En France, cette tendance est amplifiée par la montée en puissance des néobanques et des fintechs, qui proposent des services agiles et innovants.
L’approche « coreless » ne signifie pas la disparition des systèmes centraux, mais leur décentrement au profit d’une architecture orientée données et clients. Cette évolution permet de casser les silos produits, d’unifier les parcours et d’accélérer le lancement de nouveaux services. Pour les banques françaises, cela se traduit par une capacité accrue à personnaliser l’offre, à intégrer des partenaires via des API et à répondre plus rapidement aux évolutions réglementaires, telles que la DSP2 ou les exigences de la Banque de France en matière de sécurité et de résilience.
La France se distingue par un tissu bancaire dense, une forte présence d’acteurs mutualistes et une réglementation protectrice des consommateurs. La transition vers le « coreless » doit donc s’accompagner d’une gestion rigoureuse des risques, d’une attention particulière à la souveraineté des données (notamment avec l’exigence de localisation des données sur le territoire national) et d’une collaboration étroite avec les autorités de supervision.
La modernisation du cœur bancaire, via l’approche « coreless », n’est pas une fin en soi mais un levier pour bâtir la banque de demain : plus agile, plus ouverte, plus résiliente. Pour les établissements français, il s’agit d’une opportunité unique de se positionner en leaders de l’innovation financière en Europe, tout en répondant aux attentes d’une clientèle de plus en plus digitale et exigeante.
En conclusion, la France dispose de tous les atouts pour réussir cette transformation : un secteur bancaire solide, des talents technologiques, et un cadre réglementaire stimulant. L’adoption du modèle « coreless » sera un marqueur fort de la capacité des banques françaises à s’adapter et à prospérer dans l’économie numérique européenne.