L’esclavage moderne, sous toutes ses formes – travail forcé, traite des êtres humains, exploitation – demeure un défi mondial, y compris dans les secteurs du numérique et du conseil. En Europe, la transformation digitale s’accélère, impliquant des chaînes d’approvisionnement complexes, des prestataires technologiques internationaux et des modèles de travail flexibles. Face à ces enjeux, les entreprises européennes doivent conjuguer innovation et responsabilité éthique, en s’appuyant sur des cadres réglementaires robustes et des attentes sociétales élevées.
Contrairement aux idées reçues, les risques d’esclavage moderne ne se limitent pas à l’industrie manufacturière ou à l’agriculture. Les chaînes d’approvisionnement numériques, qui s’appuient sur des fournisseurs de logiciels, des prestataires de services informatiques et des travailleurs temporaires ou à distance, présentent des vulnérabilités spécifiques. La diversité des législations nationales, la rapidité des évolutions technologiques et la multiplicité des sous-traitants exigent une vigilance accrue et une gestion proactive des risques.
L’Union européenne et ses États membres ont renforcé leur arsenal législatif pour lutter contre l’esclavage moderne. La directive sur le devoir de vigilance, la loi française sur le devoir de vigilance, la loi allemande sur la chaîne d’approvisionnement (Lieferkettengesetz) ou encore le Modern Slavery Act britannique imposent aux entreprises des obligations de transparence, de prévention et de remédiation. Ces textes exigent l’évaluation des risques, la mise en place de codes de conduite fournisseurs, la formation des collaborateurs et la publication de rapports annuels détaillant les actions menées.
En Europe, la transformation digitale responsable est un levier de différenciation et de confiance. Les entreprises qui intègrent les droits humains au cœur de leur stratégie réduisent leurs risques opérationnels et réputationnels, renforcent la confiance de leurs clients et partenaires, et contribuent à l’atteinte des objectifs ESG. Elles jouent un rôle moteur dans la diffusion de standards éthiques tout au long de la chaîne de valeur numérique.
À l’heure où la transformation digitale s’intensifie, la responsabilité des entreprises européennes est plus grande que jamais. Il s’agit de garantir que le progrès technologique ne se fasse jamais au détriment des droits fondamentaux. En s’appuyant sur des pratiques exemplaires, des outils de suivi performants et une culture d’entreprise éthique, l’Europe peut continuer à montrer la voie d’une digitalisation innovante, juste et humaine.
Pour aller plus loin, les dirigeants européens sont invités à renforcer la collaboration avec leurs partenaires, à partager les bonnes pratiques et à s’engager collectivement pour éradiquer l’esclavage moderne sous toutes ses formes dans l’économie numérique.