La finance embarquée à l’échelle : Comment les banques européennes peuvent servir efficacement plusieurs partenaires et secteurs
La finance embarquée révolutionne le paysage des services financiers en Europe, permettant aux banques d’intégrer leurs produits et services directement dans les parcours digitaux de partenaires non financiers. Des plateformes e-commerce proposant le « Buy Now, Pay Later » (BNPL) à l’intégration de solutions de fonds de roulement dans les ERP, la finance embarquée n’est plus une tendance future, mais une réalité incontournable pour les banques cherchant croissance, pertinence et nouveaux relais de revenus.
L’opportunité de la finance embarquée – et le défi de l’industrialisation
Le marché européen de la finance embarquée connaît une croissance rapide, avec des revenus attendus à plus de 160 milliards de dollars d’ici 2025. Si les fintechs et les nouveaux entrants digitaux ont mené la première vague, les banques traditionnelles saisissent désormais l’impératif stratégique d’y participer, que ce soit comme fournisseurs d’infrastructure, fabricants de produits ou détenteurs de bilan réglementé.
L’enjeu est clair : amener la banque là où se trouvent déjà les clients, en offrant des expériences fluides et contextualisées qui favorisent l’engagement et ouvrent de nouvelles opportunités de monétisation. Pour les banques européennes, cela signifie :
- Accéder à de nouveaux segments clients via les canaux de distribution de partenaires
- Générer des revenus additionnels (frais, intérêts)
- Renforcer les relations avec les partenaires et les clients finaux
Mais le défi central demeure : comment industrialiser la proposition de finance embarquée pour servir efficacement plusieurs partenaires – chacun avec ses propres objectifs, technologies et parcours clients – sans générer des coûts ou une complexité insoutenables ?
La stack modulaire : fondation de l’industrialisation
Au cœur de la scalabilité se trouve une architecture modulaire qui dissocie les fonctions bancaires des expériences partenaires. Cette stack comprend généralement :
- Couche de proximité client (Partenaire/Distributeur) : le partenaire possède la relation client et intègre les services financiers dans son parcours digital.
- Couche API : des APIs robustes et multi-tenantes permettent une intégration rapide, sécurisée et conforme des services bancaires dans les plateformes partenaires.
- Fabrication de produits financiers : la banque conçoit et gère les produits (prêts, paiements, assurances) embarqués dans les parcours partenaires.
- Infrastructure bancaire : processus, gestion des risques et capacités opérationnelles pour délivrer les produits à l’échelle.
- Entité réglementée/Bilan : la banque (ou un tiers) assure la conformité et porte le risque réglementaire.
Cette approche permet de personnaliser efficacement les offres pour chaque partenaire sans reconstruire les systèmes à chaque intégration, et de scaler rapidement.
Stratégies d’acquisition et de co-création partenaires
L’industrialisation de la finance embarquée n’est pas qu’un défi technologique, c’est aussi un enjeu commercial et opérationnel. Les banques doivent :
- Acquérir des partenaires : cibler des segments variés (retail, marketplaces B2B, ERP) avec des propositions différenciées
- Co-créer les offres : collaborer étroitement pour concevoir des solutions hybrides, alignées sur les objectifs business et clients du partenaire
- Servir les partenaires : mettre en place des équipes et processus dédiés pour accompagner le partenaire de l’onboarding à l’optimisation continue
L’adoption d’une approche « test-and-learn » (MVP, itérations rapides) est essentielle pour répondre au rythme des partenaires digitaux.
Modèles de delivery pour une scalabilité agile
Pour passer du pilote à l’échelle, les banques doivent repenser leur organisation :
- Organisation digital-first : casser les silos, adopter des équipes DevOps transverses et des pratiques agiles
- Intégration écosystémique : collaborer avec les fintechs, fournisseurs d’API et partenaires technologiques
- Architecture composable : plateformes cloud-native, event-driven, permettant d’ajouter ou remplacer des solutions fintech selon les besoins
- Données au cœur : intégration et analyse temps réel pour piloter le développement produit, la gestion des risques et le service partenaire
Surmonter les défis opérationnels, techniques et réglementaires
Les banques européennes font face à plusieurs défis récurrents :
- Technologie legacy : les systèmes monolithiques freinent l’agilité. La modernisation (cloud, APIs) est un prérequis.
- Agilité opérationnelle : les modèles centrés produit sont trop lents. Il faut adopter un financement par objectifs et une gouvernance agile.
- Mindset partenaire : comprendre en profondeur les besoins des partenaires et personnaliser efficacement les offres.
- Conformité réglementaire : la complexité croît avec le nombre de partenaires et de cas d’usage. L’automatisation des contrôles et la surveillance temps réel sont essentielles.
Cas d’usage : de l’MVP à l’industrialisation multi-partenaires
Des banques européennes ont déjà démontré la faisabilité :
- Lancement d’une banque SME BaaS en 9 mois : 22 fintechs orchestrées, 350 000 PME ciblées, plateforme cloud-native et API-ready
- Joint-venture stratégique en Asie du Sud-Est : plateforme de services bancaires et non-bancaires pour des millions de clients
Conclusion : la voie européenne vers la finance embarquée
La finance embarquée est une opportunité majeure pour les banques européennes de retrouver un rôle central dans l’économie digitale. Celles qui investissent dès aujourd’hui dans les bonnes capacités technologiques, organisationnelles et partenariales seront les mieux placées pour capter la croissance, l’innovation et la fidélité client dans un marché en pleine mutation.
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