L’Europe se trouve à un tournant décisif dans la transformation digitale de la santé. L’explosion des données de santé – dossiers médicaux électroniques (DME), objets connectés, génomique, télésurveillance – offre des opportunités inédites pour améliorer la qualité des soins, renforcer l’efficience opérationnelle et accélérer l’innovation. Pourtant, la promesse de la médecine digitale reste freinée par des systèmes fragmentés, des silos de données et des plateformes historiquement peu interopérables. Pour libérer tout le potentiel de la santé numérique, les acteurs européens doivent adopter une approche « plateforme » : repenser leur infrastructure digitale pour favoriser l’interopérabilité, la gouvernance des données et des expériences véritablement centrées sur le patient.
Le paysage digital de la santé en Europe est un patchwork de plateformes : DME, télémédecine, gestion des réclamations, systèmes de pharmacie, outils de suivi à distance, etc. Chacune répond à un besoin spécifique, mais leur coexistence ajoute de la complexité et freine l’innovation. Plus de 30 % des données générées aujourd’hui proviennent du secteur de la santé, mais une grande partie reste inaccessible ou inutilisable pour la coordination des soins ou l’analyse avancée. L’interopérabilité – la capacité à échanger et exploiter les données de manière sécurisée et standardisée – est donc essentielle. Les standards comme HL7 FHIR et les initiatives européennes telles que le programme européen d’espace européen des données de santé (EHDS) sont des avancées majeures, mais la réussite dépend aussi d’une gouvernance robuste et d’une culture d’ouverture.
L’intelligence artificielle et l’analytique avancée ne peuvent tenir leurs promesses que si les données sont accessibles, fiables et bien structurées. Beaucoup d’organisations européennes, même techniquement avancées, peinent à exploiter des données fragmentées ou mal gouvernées. La « data readiness » passe par trois étapes clés :
Investir dans la qualité des données génère des bénéfices immédiats (efficience, meilleure prise de décision, économies) et prépare le terrain pour l’innovation future.
La transformation digitale de la santé ne se limite pas à la technologie : il s’agit de repenser le parcours patient. Les plateformes de nouvelle génération doivent être conçues autour des besoins, préférences et contextes de vie des patients. Cela implique :
L’Europe se distingue par un environnement réglementaire exigeant (RGPD, directives nationales), une forte attente de souveraineté sur les données de santé et une volonté d’équité d’accès. Les plateformes doivent donc être conçues pour garantir la sécurité, la confidentialité et l’adaptabilité aux évolutions réglementaires. Les exigences de consentement, la gestion des identités et la portabilité des données sont des enjeux majeurs pour gagner la confiance des patients et des professionnels.
La révolution digitale en santé est en marche, mais son plein potentiel ne sera atteint que si les organisations dépassent les améliorations incrémentales pour adopter une véritable logique de plateforme. En investissant dans des écosystèmes interopérables, prêts pour l’IA et centrés sur le patient, les acteurs européens peuvent offrir des expériences fluides, soutenir les soins basés sur la valeur et accélérer l’innovation. Le chemin est complexe, mais les bénéfices – meilleurs résultats, coûts réduits, système de santé plus équitable et résilient – sont à portée de main.
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